Mon histoire avec le Vivant

Voilà depuis quelques temps que je travaille sur mon 1er article de blog. C’est intenses élections sont le meilleur moment pour montrer mon engagement et ce qui m’anime.

On me demande souvent en quoi je suis engagée, pourquoi je le suis ou encore ce que j’entends par ce mot. Je vais essayer de l’expliquer au travers de ces lignes. Je vais aussi te dire en quoi pour moi ça me paraît important aujourd’hui d’être engagé.e pour le Vivant, comment je m’engage et comment je suis une photographe engagée. Il y a certainement plein de manières de l’être, ici, je te parle de la mienne.

Chez moi, cet engagement professionnel est né avant tout d’un engagement personnel. Je trouve important de le mentionner, car je ne souhaite pas être vu comme quelqu’un qui surfe sur une vague. L’engagement pour le Vivant que j’ai pris, est avant tout un engagement ancré depuis plusieurs années en moi.

Je suis née au bord de l’Atlantique, au bout de la Terre, dans le Finistère. Là où le continent s’arrête, où le large et l’horizon nous font face. Je suis née de deux parents citadins. Pourtant mes souvenirs d’enfance se passent à la campagne. Mon père, à l’époque, est dresseur de chevaux, nous passons tout notre temps en extérieur entouré.e.s de ces animaux et d’étendues d’herbes. J’ai toujours adoré les pique-niques, j’en raffole. La liberté de pouvoir manger dehors sur l’herbe m’émerveille. Toucher la fraîcheur de la terre. J’ai des souvenirs de chaleur l’été où nous étions dans la rivière avec la jument, Kimé. Nous, mes soeurs et moi, montions sur son dos pour sauter dans l’eau. Les arbres longeaient la rivière. – Souvenirs des tessons de bouteilles dans la rivière –

Je me souviens des étés passés à la montagne à marcher toute la journée alors que nous n’avions que 4, 6 et 8 ans. Les colonies de vacances où nous campions pendant 2 à 3 semaines !

C’est en grandissant que j’ai quitté la nature pour aller dans les villes. J’ai aimé vivre en ville, j’aime toujours … mais, un peu moins maintenant.

Les paysages bretons ont marqué mon enfance et continuent à le faire. Les lumières changeantes transformant toutes émotions qu’on peut avoir d’un paysage en une fraction de seconde seront le point de départ de mon regard photographique.

J’entends, dès très jeune, que le climat va mal. Que déjà c’est une aberration de couper les haies, qu’ il n’y a plus de saisons, qu’un énième versement dans la rivière a été fait. Que faire alors que j’ai à peine 10 ans, petite fille qui écoute, veut bien faire les choses et surtout ne veux pas faire trop de bruit !? – pas de mode d’emploi –

En grandissant, j’intègre l’Ecole Européenne Supérieure des Arts de Bretagne. Je me rends compte aujourd’hui du lien avec le vivant mais à l’époque je ne le percevais beaucoup moins. Mon travail s’articule autour de la lumière et des perceptions qu’on peut en avoir. Qui dit lumière dit photographie.

Là, j’observe la nature, je suis intriguée par ce qu’on ne voit pas, ne sent pas ou plus, sauf si on s’y attarde. Je souhaite capter l’invisible, ou encore me mettre à la place des plantes et imaginer ce qu’elles “voient”.

En parallèle, depuis une décennie, je m’interroge sur les bienfaits qu’à mon alimentation sur mon corps. Je recherche comment être en pleine santé. Le peu d’argent que je gagne, je le dépense dans le bio et le plus local possible. Puis, je m’interroge sur l’impact qu’à mon alimentation sur la planète en termes de déchets. Alors, j’essaye d’être zéro déchet autant que je peux – vrac, j’évite les achats alimentaires emballés et suremballés, récup’alimentaire – Je prends conscience que mes choix alimentaires deviennent politiques –

Pain dégusté lors du road-trip culinaire pour le livre Cuisine ORgasmique

Je tente de ne pas en faire une charge mentale, mais je souhaite me respecter et respecter le monde qui m’entoure.

Puis, le master photo.

La dernière ligne droite des études. Mon cerveau n’en pouvait déjà plus.

Matraquage de réussite, de vouloir être artiste.

Claquée – Burn-Out.

Le monde dans lequel je suis ne me parle plus. J’ai tant besoin de douceur – d’écologie intérieure paisible, d’ancrage dans la Terre, mais ça je ne le sais pas encore –

Diplôme en poche – bye Bruxelles – direction les montagnes Suisse à vélo.

Quel bonheur de se lever dans un tel environnement entourée de montagne sans voiture – ou si peu.

Entendre la musique des oiseaux, des animaux de la ferme ou encore entendre le silence humain.

Je profite de cette beauté si parfaite qu’est la nature.

La photo passe au second plan. Je m’enrichie des rencontres, des rires, des êtres humain.e.s et des animaux

– Ancrage.

La photo revient.

Elle en est directement impactée par tous mes changements de vie.

Elle est plus humaine. Le formatage de l’école disparaît pour retrouver le regard que j’avais.

Sensible.

Dans les lumières dansantes les histoires du vivant se racontent entièrement.

La nature devient une nécessité.